L’autre côté la mer
1913. Siméon Grondin et ses trois frères et sœurs habitent le petit hameau de Grands Galets, perdu dans le fin fond des montagnes qui surplombent la ville de St-Joseph, à l’île de La Réunion. Cette famille de Petits Blancs des Hauts se bat au quotidien contre la misère. La vie est rude, mais Siméon, qui porte une admiration sans bornes à son père, sait toujours en voir les bons côtés. Il a 14 ans lorsque la Première Guerre mondiale éclate sur le continent européen alors à plus d’un mois de bateau de cette petite île française du Sud-Ouest de l’océan Indien. Benjamin Grondin, le père de famille, se retrouve enrôlé et quitte brutalement la case familiale. Après un passage à Madagascar, puis une terrible expérience combattante dans les Dardanelles, Benjamin rentre et fait le choix de devenir « marron », comme les anciens esclaves. Il estime avoir donné sa part au combat contre « les Boches qui puent ». Finalement, pour prendre soin de son gendre, il repart au combat et termine la guerre en servant comme infirmier sur le Louqsor. Il met ensuite cette expérience médicale à profit lors de son retour dans l’île, lorsque la terrible épidémie de grippe espagnole fait des ravages en 1919.
Toute cette épopée nous est racontée à travers les yeux du jeune Siméon qui, face à l’incertitude concernant son père, doit assumer le rôle de chef de famille, en particulier lorsque sa mère se retrouve sur le point d’accoucher d’un cinquième enfant…
Une BD et un cahier documentaire
Accompagné d’un cahier documentaire, cet ouvrage est le premier roman graphique réunionnais. Centré sur la vie quotidienne d’une famille créole durant le conflit, il permet de réfléchir à la fois sur ce que put être l’expérience combattante des soldats réunionnais, sur les différents états d’esprit par lesquels ont pu passer ces hommes du bout du monde, mais aussi sur la vie dans un « arrière » bien lointain des fronts.